Le froid s’installe, l’urgence s’aggrave
Depuis la mi-octobre, un flux d’air continental venu de l’est fait chuter les températures en France. Les matinées sont froides, les nuits glaciales. Dans les rues, sous les tentes, dans les parkings ou les squats, des enfants dorment sans abri. Ce froid, pour eux, n’est pas une saison : c’est une menace.
Une réalité nationale qui ne devrait pas exister
Le Baromètre 2025 publié par la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) et Unicef France révèle une situation alarmante :
- 2 159 enfants ont dormi sans solution d’hébergement la nuit du 18 au 19 août 2025.
- 503 ont moins de 3 ans, et 1 407 vivent avec une mère seule.
- Les régions les plus touchées : Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie.
- En Seine-Saint-Denis, la hausse atteint +30% par rapport à 2024.
- À La Réunion, plus de 1 000 enfants sont sans abri, dont 330 de moins de 3 ans.
Ces chiffres ne comptabilisent pas les mineurs non accompagnés, souvent exclus des statistiques, les familles qui n’appellent plus le 115, découragées par les refus ni les enfants hébergés temporairement ou vivant en squats.
À Rennes, des enfants sous les tentes
Dans le parc de Maurepas, à Rennes, plus de 300 migrants, dont des enfants, vivent sous des toiles de tente. L’accès à l’eau, aux sanitaires et à l’électricité est précaire. Les associations locales dénoncent une situation « indigne et dangereuse ». Aucune solution pérenne n’a été proposée par les autorités.
Des enfants dorment dehors, vont à l’école sans domicile, vivent dans l’angoisse et le froid. À Rennes, selon le Collectif Élèves protégé·e·s, plus d’une centaine d’enfants seraient sans abri ou en hébergement d’urgence instable.
Une République qui oublie ses promesses
La France s’est engagée à respecter la Convention internationale des droits de l’enfant. Pourtant :
- Des enfants dorment dehors, exposés à l’insécurité et au froid.
- Des mineurs isolés sont traités comme des adultes, faute de reconnaissance de leur minorité.
- Les dispositifs d’accueil sont saturés, les politiques publiques insuffisantes.
Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a dénoncé en 2023 des violations graves et systématiques des droits des enfants migrants en France.
Que reste-t-il de notre boussole morale ?
Laisser un enfant dormir dehors, c’est accepter l’indignité comme norme. C’est renoncer à la protection la plus élémentaire. C’est trahir ce que devrait être une société juste.
Ce n’est pas une fatalité. C’est un choix politique. Et ce choix peut être renversé.
Sources :
https://www.federationsolidarite.org/publication/barometre-des-enfants-a-la-rue-2025/
https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/a-rennes-300-migrants-campent-toujours-dans-des-conditions-intolerables-au-parc-de-maurepas-31a367a2-a458-11f0-be69-69357557951a
